mercredi

La culture de qualité à l'éducation au Burundi


Pour l'enseignement de qualité au Burundi
Plaidoyer de l'Association Burundaise de Sciences Politiques, ABSP

L’éducation est une entreprise à la fois nationale et universelle en vue de faire face à des défis de 3 niveaux : celui de l’apprenant, de l’institution éducative et de la société en mutation. A ce titre, la qualité de l’éducation devient un enjeu de société, à tous les niveaux de connaissance ou de compétence.

Adultes
Au niveau universitaire ou supérieur

En matière d’éducation, le niveau d’étude universitaire ou supérieur est crucial : droit à tout citoyen d’y accéder en fonction des capacités individuelles, indépendamment des origines socio-économiques, des régions et de toutes sortes de diversités. Une formation supérieure ou universitaire de qualité donne accès à une capacité d’emploi et de reconversion, tant à l’intérieur des frontières nationales et au-delà. Le défi est de développer une liberté de penser, une capacité de comprendre et d’agir, au moment où les employeurs, y compris les acteurs étatiques, sont en quête des collaborateurs jouissant de diplômes de qualité. L’innovation et le développement sont le fruit de la recherche universitaire en singulier. Ce sont les établissements d’enseignement universitaire ou supérieur qui aident à comprendre les mutations et à résoudre les problèmes qui se posent dans la société. Par rapport aux niveaux d’études inférieurs, notamment secondaire, technique et professionnel, ce sont les diplômés des établissements supérieurs ou universitaires qui dispensent la formation tant aux enseignants, aux formateurs qu’aux apprenants. La question qui se pose est que la qualité de l’enseignement est baisse de façon générale. C’est la raison pour laquelle la Communauté Pédagogique en particulier mérite d’être soutenue pour changer cette situation en déclin. Il est impératif de mener une évaluation de la qualité de l’éducation au Burundi par des institutions officielles compétentes avec la participation des organisations indépendantes de la Société Civile.

Jeunes
Au niveau secondaire, technique et professionnel

La situation devait aussi être améliorée dans les établissements secondaires, techniques et professionnels. Une bonne éducation est celle qui est susceptible de garantir à chaque apprenant la chance soit de poursuivre ses études jusqu’au niveau supérieur ou universitaire ou à défaut/ou au choix de décrocher un emploi. Il y a une nécessité d’établir à cet effet un équilibre entre l’enseignement général et l’enseignement technique ou professionnel.

Enfants
Au niveau primaire ou fondamental

Depuis que notre pays a adopté les objectifs de l’éducation pour tous (EPT), des progrès plus quantitatifs que qualitatifs remarquables ont été faits en matière de l’éducation : nombre de plus en plus élevé d’infrastructures scolaires construites, nombre de plus en plus important d’enseignants recrutés, très grand nombre d’enfants inscrits à l’école ;… Cependant, cette augmentation quantitative très louable -en termes d’accès équitable à l’éducation- fait grever le système éducatif : surpeuplement de classes, pénurie d’enseignants suivant les disparités nationales, répartition inéquitable des infrastructures scolaires, gravité de la situation en fonction des années d’études sachant que parmi les 3 premières années scolaires, la capacité de rétention aux bancs de l’école de tous les enfants reste problématique ;… Des mesures correctives sont mises en œuvre pour pallier à tous ces problèmes mais leurs effets restent attendus. Pour la franche de la population la plus défavorisée précisément, l’amélioration de la situation reste encore à désirer. La question qui se pose avec acuité n’est pas seulement de faire bénéficier une éducation à tous mais que ceux qui ont la chance d’en avoir apprennent effectivement. Les pouvoirs publics et les bailleurs devraient faire plus attention face aux questions relatives à la qualité des enseignants et l’interaction entre ceux-ci et les enfants, à la disponibilité des outils pédagogiques, à l’environnement d’apprentissage, au niveau de revenus familial ;… La conjugaison de ces facteurs de désavantage est génératrice de marginalisation. Le risque de régression par rapport aux EPT est donc évident. La Communauté Pédagogique, les responsables et les acteurs du système éducatif et tous les intervenants, sont invités à réserver une attention toute particulière aux 3 premières années d’études scolaires. A défaut de pouvoir retenir le maximum d’enfants à l’école, mieux vaut dispenser un enseignement de qualité dès le début de l’inscription à l’école.

Cette pratique est de nature à avoir un impact durable pour 3 raisons :
1) Le système éducatif baigne dans un environnement de manque de moyens d’action pour pouvoir retenir tous les enfants scolarisés jusqu’à la fin du cycle primaire, en 6ème années ;
2) L’apprentissage d’un écolier est peu recommandable si l’enfant ne sait ni lire ni compter avant la fin du cycle primaire ;
3) Le niveau de connaissance d’un écolier dès le bas âge détermine l’acquisition d’autres compétences et son évolution scolaire. Au sein du système éducatif, le constat est que, de façon générale, les politiques en vigueur n’arrivent pas à influencer les pratiques des enseignants. Quand bien même la formation est dispensée, les matériels pédagogiques sont de plus en plus distribués, il est très conseillé de s’assurer sur l’utilisation du matériel scolaire, sur les modèles de formation ;…

Références :
1) Rapports de la Banque Mondiale. Département Développement Humain de la Région Afrique
2) Initiative "Éducation de qualité dans les pays en voie de développement" : stratégie de subvention. Fondation Hewlett

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